Romance
Je ressens du dégoût pour toutes les romances,
Les couchers de soleil, les dînettes fleuries,
Œil humide et flair sec, les baisers qui sourient
Pour oublier leur goût de solitude immense
Qui les jette en leurs bras, avec l'accoutumance
Et au sucre, et au sel, aux promesses qui prient
Et emprisonnent l'autre avec des gâteries
Que l'on ne ferait pas pour garder sa conscience.
Pourquoi cette impudeur ? Comment tant se tromper ?
Et pourquoi ma froideur ? Comment la supporter ?
Est-ce la même peur qui envahit nos cœurs ?
Je me sens écœurée de tant de ridicule
Et d'étalage enfin de désirs sans scrupules
Au fond des yeux taris et des bouches qui pleurent.