Jeunesse # 1
Je veux prolonger la fraîcheur des soirs d’été
Sous la tonnelle lourde à nous cacher du monde,
Adolescents ravis autour d’un bon goûter,
De vin, de souvenirs auxquels ils se confondent.
De la terrasse immense aux timides clartés,
Nous regardions passer peu à peu les secondes
Sans le savoir, et sourds aux rumeurs écoutées
Sur la jeunesse folle en illusions féconde.
Car tout, même nos sommeils, était romanesque,
Nous les disions bercés de longs rêves ou presque
Éveillés de nombreux soleils blancs déployés.
Nous avions faim, nous avions soif à en être ivres
Et nous voulions la mer jusqu’à nous y noyer
Et courir, et mourir du rire qui délivre.