Sonnet de l'origine
Vous n’ignorez pas, Hommes qui me ressemblez,
Que nulle autre amante ne peut être plus proche
Dans l’amour où désir et révolte assemblés,
Nulle autre que la sœur ne peut être plus proche.
On n’a pas à lutter pour la redécouvrir,
C’est soi-même que l’on retrouve, c’est soi-même
Que l’on rejoint dans les bras de l’autre pour ouvrir
Les secrets de l’origine à l’instant de la pureté même.
C’est sur son sein parfait que l’on connaît encore,
Sur son ventre si blanc que l’on retrouve alors
L’éclair qui engendra et la nuit maternelle.
Vers la Beauté sacrée pouvoir vous élever,
Ô mon amante sœur qui nous fait éternels !
Allons, mes fils, ne l’avez-vous jamais rêvé ?