La marque de la Bête
Je sais que tu es là, comme une Bête immonde
Qui fait partie de moi, et qui sourd, et qui gronde
Ton absence à mon âme habitée en secret,
Je le ressens si fort, c’est peut-être un regret ;
Tu rampes, tu déchires, forçant toute raison
De mon cerveau mollet pour faire ta maison,
Ton antre nauséeuse en mes beaux sentiments
Devenus ce désert : cloques, vomissements…
Tout ce que j’ai maudit, tu sais bien, c’était faux !
Mais tu es encor là, pourtant, comme un défaut :
J’ai toute la douleur dont tu semais le Mal.
La Bête noire ainsi restera en dépôt,
Mais je te comprends, je te plains, pauvre animal :
Peu à peu, comme toi, j’ai vécu sans ma peau !