Sonnet de la Pietà
Comme un colosse orné de ses voiles informes,
Tes mains d'une ombre claire unissent amoureuses
La prière à l'offrande et la gloire à la gueuse.
Tes bras semblent bercer un enfant pour qu'il dorme
Et sa peau diaphane absorbe chaque pleur
Comme un champ nouveau-né du soleil et du sol,
Comme un dieu baptisé d’une pluie qui console,
Un parvis épargné du temps, de son ampleur.
Ainsi l'enfant s’est tu. Et sur son frais visage,
Mille lèvres marient leur douleur et leur sang
Dans un même baiser innocent même sage.
La teneur de l’amour est celle de la pierre
Que la haine a jeté pour un embrassement,
Cette éternelle vierge en quête d'un amant.
Hommage à Michel-Ange