Sonnet de l'orage
Pendant qu’abandonné dans la chaleur d’été, L’air immobilisé et tout chargé de poudre Tombe charmeusement suivi d’un coup de foudre Ainsi que toi des nues, et moi précipitée, Et nous, avec l’orage, avec l’air tourmenté De qui veut s’épouser ou qui veut en découdre, Nous nous abandonnons quand la pluie veut absoudre Ton désir vertical, ma sensualité. Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? N’ai-je plus qu’à pleurer que le temps qui s’écoule Et noie dans une averse un âge extravagant. Je veux sentir encor le plaisir qui m’écroule : Après moi le déluge, avec nous l’ouragan.
Hommage à Corneille