... oubliée
Je ne me souviens pas de mon nom, ni du tien.
Je ne me souhaite pas de défaut, ni d’oubli
Que de ma condition où vieillir seul supplie.
Que deviendrions-nous sans surnom ni soutien ?
Je ne me souviens pas. Je n’appelle plus rien
Autrement qu’en chanson ou en écholalie,
Aujourd’hui plus souvent en pleurs ou en repli.
La mémoire me lâche et la vie me retient.
Et ma vie qui s’en va avec les souvenirs :
Mes petits, mes amis, mon amour qui m’attend,
Et vous, qui êtes-vous qui me connaissez tant ?
Dites, est-ce bientôt l’heure ? … et prendrez-vous le temps
D’être au bord de mon lit, votre prénom ? … pourtant
Je ne me souviens plus, il faudra revenir.